Il y a quelques temps, j’avais entamé une série consacrée aux adventices que l’on peut rencontrer dans nos espaces verts, mais aussi parfois, en milieu urbain. Pour rappel, le principe de la série Adventices, c’est de faire (re)découvrir les plantes considérées, souvent à tort, comme des « mauvaises herbes », et de prouver que justement, ce ne sont pas des mauvaises herbes ! Aujourd’hui, le laiteron. Au passage, tu as remarqué le jeu de mot pourri sur le titre ? Les blagues nulles, c’est aussi ma spécialité ! :-p
Anatomie d’une grande sauvage
Commençons par le commencement. Reconnaître au premier coup d’œil le laiteron, en sachant qu’il en existe plusieurs espèces, s’avère être un vrai challenge. Mais ce n’est pas insurmontable, je te rassure.
De la famille des Astéracées, le laiteron est une plante annuelle (son cycle dure une année), lisse et caoutchouteuse au toucher, et renferme un « lait », ou latex blanc. Son cousin le pissenlit possède la même caractéristique. Le latex n’a pas d’usage particulier, d’ailleurs, il est toxique…
Les tiges sont dressées, ramifiées, creuses, et anguleuses. C’est comme ça qu’on parvient à le différencier du pissenlit, car ce dernier ne possède pas de tige mais bien un pédoncule (oui, oui, le pissenlit n’a pas de tige, comme on pourrait le croire)…

Source : viagallica.com
Les feuilles sont également un indice pour ne pas confondre le laiteron avec son cousin. Ici, elles sont d’assez grande taille, et forment une rosette à la base de la plante. Elles sont divisées en segments anguleux, dirigés vers le bas, épineuses sur l’extrémité. Enfin, les feuilles du laiteron sont vert mat dessus et bleutées dessous, mais ça peut varier selon l’espèce.
Les fleurs. Ah… les fleurs…! C’est ce que tu remarques en premier, pas vrai ? Tu seras d’accord avec moi sur la couleur des fleurs du laiteron : jaune. On dirait un petit soleil, c’est choupinou-pinet, comme dirait un certain Youtubeur (disparu de la surface de la Terre depuis maintenant trois ans, soit-dit en passant…) !
Les fleurs, donc. Les capitules de fleurs jaune clair, toutes en languettes, sont groupés au sommet des tiges. La floraison est assez longue : de Juin à Novembre.
Les petits fruits allongés sont surmontés d’une aigrette à soies lisses et les capitules forment alors une boule toute duveteuse…comme les pissenlits ! Tu t’es certainement déjà amusé.e à souffler dessus, pour les voir s’envoler, tels des mini-parachutistes ? Non ? Moi oui. Je sais, il ne faut pas grand-chose pour m’amuser… Bon, chez le laiteron, c’est moins drôle, car les sphères sont plus petites que celles du pissenlit.
Farouche mais pas méchante
Ah, je sais bien que tu es tenté.e de l’éliminer, chaque fois que tu entretiens ton jardin. Un bon coup de tondeuse, et c’est fini ! C’est bien dommage, car le laiteron, même si son physique ne donne pas envie de l’approcher, a tout de même pas mal de qualités.
Pour commencer, où peut-on le trouver ? C’est assez facile : cette plante fait partie de celles qui poussent toutes seules, dans les terres cultivées. On distingue trois sortes de laiterons prédominants, parmi les espèces connues : le laiteron des champs, le laiteron des maraîchers (ici!) et le laiteron âpre.

Source : notesdeterrain.over-blog.com
Cette grande indépendante n’est pas pour autant envahissante, a contrario d’une certaine vergerette du Canada… (j’en ai partout, dans mon jardin. PAR.TOUT). Ses racines sont superficielles, donc on peut la retirer manuellement sans forcer comme un âne.
Le laiteron en cuisine…
Dans l’Antiquité, on savait déjà l’apprécier. Ils s’en servaient en cuisine et bénéficiaient des nutriments apportés par cette plante sans prétentions. Justement, le laiteron renferme des protéines, des vitamines et des sels minéraux. Par contre, on n’a pas recensé de propriétés médicinales particulières.
Si tu es du genre curieux, ou aventureux, pourquoi ne pas essayer de déguster une salade de laiteron ? Cette adventice est tout à fait comestible. Eh oui, Madame !

Source : garrigue-gourmande.fr
Les jeunes feuilles du laiteron sont très tendres et très douces au niveau du goût. Elles sont parfaites pour des salades (Mars à Octobre pour la récolte) ! Tu peux également consommer les feuilles adultes, cuites comme les épinards, par exemple. Ou bien, en soupe, en mélange de légumes cuits, etc. Les feuilles du laiteron ont l’avantage de ne pas devenir amères à maturité. C’est donc l’un des meilleurs légumes de nos jardins. Oui, j’ai bien écrit « légume ».
Quand le laiteron se développe, on peut prélever autant de jeunes pousses qu’on souhaite, à déguster crues, cuites, et ce jusqu’à la fin de la saison. Il faut savoir que le laiteron est assez productif : une nouvelle récolte environ tous les 15 jours !
Allez, pour finir, je partage avec toi cette vidéo très intéressante, que j’ai dénichée sur Youtube. Elle provient de la chaîne Le Chemin de la Nature, et franchement, ça a l’air vraiment sympa !
Et toi, que penses-tu du laiteron ? Tu en as dans ton jardin ? Exprime-toi dans les commentaires ! 🙂
Lula
Eh oui madame… Merci pour les Monsieurs !
Bonjour, de quelle source tirer vous l’information que le latex des latierons est toxique svp? de quelle forme de toxicité es il question?
Merci.
Fanny
Bonjour Fanny et bienvenue sur Kal Awa !
Je vous remercie pour votre question très intéressante. J’ai fait quelques recherches au sujet du latex botanique, et il s’avère que j’ai du confondre les propriétés de ce latex avec celui des plantes des Euphorbiacées et des Apocynacées. Les plantes issues de ces deux familles ont en effet un latex toxique. Les autres latex, sans pour autant être inoffensifs, sont plutôt très irritants et indigestes. En effet, le rôle du latex est défensif contre les herbivores et en cas de blessures sur la plante.
J’ai trouvé cette info sur la fiche wikipédia relative au latex botanique.
Dans tous les cas, évitez tout contact avec le latex et portez toujours des gants quand vous jardinez ! 😉
A très bientôt !
Lula
Merci pour le partage de vos connaissances 🙂
Article très sympa.
Avec plaisir Marie Paule, et bienvenue ! 🙂