Il parsème les prairies, il s’installe dans nos pelouses, il est partout. Le pissenlit, (presque) tout le monde le connaît ! Qui ne s’est jamais amusé.e à souffler sur ses aigrettes, tels de petits parachutistes, pour admirer leur voltige gracieuse dans le vent ? En jardinage, on ne l’apprécie guère, et on a plutôt tendance à l’éliminer. Pourtant, ce petit soleil d’or promet d’être un excellent allié du quotidien : cuisine, santé, et jardin bio ! Oui, madame. Une petite (re)présentation s’impose, car le pissenlit mérite sa place dans notre jardin !
On m’appelle Pissenlit
Originaire d’Europe, le pissenlit, ou dent-de-lion, est une plante vivace (=elle peut répéter son cycle plusieurs années de suite avant de mourir). Son habitat de prédilection est une prairie, un bord de sentier, ou une pelouse.
La combinaison parfaite pour faire son bonheur ? Un climat tempéré, un sol frais et riche en humus (=matière organique, comme un compost bien fait, par exemple). On n’est pas bien, là ?

Cette fleur fait partie de la famille des Astéracées, et elle est donc cousine avec notre amie chicorée. Mais oui, tu as bien saisi de quoi je voulais parler !

Source : visoflora.com
On assiste à sa floraison au printemps, vers Mars-Avril.
J’ai pleins de sosies…
Attention à ne pas tomber dans le piège des similitudes… Le pissenlit a pas mal de « sosies » avec lesquelles tu peux facilement le confondre. Une fleur jaune ne renvoie pas systématiquement au pissenlit ! Il y a aussi le laiteron, la crépide, la porcelle ou encore la picride… Quelques détails permettent toutefois de reconnaître le fameux pissenlit, sans se tromper.

Source : dico-sciences-animales.cirad.fr
D’abord, observe bien la forme des feuilles. C’est ce qu’il faut distinguer quand la plante n’a pas fait ses fleurs. Les feuilles de cette fleur sont longues, et fortement dentées. C’est comme si un enfant avait découpé ses feuilles aux ciseaux. Le feuillage est vert, souple, lisse et disposé en rosette, autour de l’unique tige qui portera la fleur.

Source : flickr.com
D’ailleurs, en parlant de tige, comment être sûr.e qu’il s’agit bien d’un pissenlit et non de l’un de ses nombreux sosies ? La tige du pissenlit est de couleur vert clair, elle ne porte pas de feuille, et surtout, elle est creuse, comme un tube !

Source : paul-keirn.over-blog.com
Concernant l’inflorescence (attention, j’utilise un mot savant…!), j’ai aussi deux trois choses à préciser. Précédemment, j’ai employé, à tort, le mot « fleur ». En fait, ce qu’on croit être une fleur jaune n’en est pas une, mais un groupe de PLUSIEURS fleurs. Ça t’en bouche un coin, hein ? Le mot scientifique pour cette disposition est « capitule ». Et en réalité, ce qu’on appelle les pétales du pissenlit sont les fleurs de cette plante. Tu suis ?

Source : commons.wikipedia.org
Si tu veux en savoir plus à ce sujet, et si tu veux devenir un.e expert.e pour démasquer le véritable pissenlit, je t’invite à consulter cet article, écrit par un botaniste en herbe (c’est le moment où il faut dire « haha »), en collaboration avec Tela Botanica. Il a poussé l’étude relativement loin, et il donne les clés pour distinguer le pissenlit de ses innombrables imitateurs.
Je suis ton allié pour une santé de fer
Cru, le pissenlit est riche en vitamines A, B6, B9 et C. Il permet ainsi de renforcer le système immunitaire, et de lutter efficacement contre les bactéries nuisibles et les toxines.
Par ailleurs, les taches de rousseur, ainsi que l’ensemble des signes du vieillissement de la peau peuvent être traités naturellement, grâce au pissenlit.
Véritable source de potassium et de fer, le pissenlit agit sur l’équilibre des systèmes nerveux et musculaires. C’est donc le meilleur ennemi de la fatigue physique et mentale !
Excellent allié jeunesse, le pissenlit permet à ton organisme d’économiser quelques années, grâce à son action antioxydante. Adieu la rouille des vieux os ! C’est d’ailleurs la plante qui possède le plus de polyphénols, nécessaires au ralentissement du vieillissement.
Et c’est pas fini ! Le pissenlit agit également sur l’équilibre digestif. Réputé pour ses vertus dépuratives et diurétiques, il va en effet, agir sur le transit et restaurer une circulation fluide…

Source : perledunord.com
Pour stimuler le foie et la vésicule biliaire, qui appelle-t-on ? Le pissenlit, évidemment. Il est recommandé lors de traitements de l’insuffisance hépatique ou de l’ictère (=jaunisse).
Le jus de pissenlit fait souvent partie des cures naturelles pour tonifier l’organisme et nettoyer le foie et le sang.
Allez, pour finir sur les nombreuses vertus médicinales du pissenlit, on lui reconnaît des vertus contre les rhumatismes, l’arthrite et l’arthrose, et il demeure efficace sur l’eczéma et l’ensemble des troubles cutanés (acné, psoriasis, verrues…).
Je m’invite aux fourneaux
La plupart des gens ont déjà consommé du pissenlit, notamment en salade, accompagné de lardons fumés et d’œufs. Les recettes varient, selon les goûts et les préférences de chacun.e, mais le pissenlit nous met d’accord sur un point : il a sa place dans nos assiettes. En effet, c’est par un arrière-goût légèrement amer, qu’il va révéler les autres saveurs. On consomme les jeunes feuilles, aussi bien crues que cuites.
Certain.es ne manquent pas d’imagination ! C’est par exemple le cas de ce blogueur, qui a partagé avec ses lecteurs.trices sa recette d’omelettes aux pissenlits et aux laiterons. A ce sujet, sache qu’il n’y a aucun souci, avec la consommation du laiteron, ou des autres sosies du pissenlit : ils sont aussi comestibles. Là où ils diffèrent, c’est dans leur degré d’amertume. Dans tous les cas, avant de consommer quoi que ce soit, je te conseille vivement de vérifier qu’il s’agit bien de la plante que tu cherchais, et de t’assurer de sa comestibilité ou non !

Source : recette.de
Mais attends, il n’y a pas que le feuilles qui se mangent ! Tout le pissenlit est comestible. Tu peux manger ses racines crues, revenues à la poêle ou bouillies. On peut même en faire du café (je rappelle que le pissenlit fait partie de la même famille que la chicorée). Les racines se récoltent pendant le repos végétatif de la plante.
Les boutons floraux servent de condiments, au même titre que les câpres. Ils sont au préalable conservés dans du vinaigre ou du sel.
Et que faire des fleurs ? Non, pardon, des capitules ! Eh bien, on prépare du sirop ou du vin, avec ces petites merveilles. Attention, on n’utilise que les parties jaunes. Alors, du vin de pissenlit, c’est pas la classe, ça ?
Enfin, on peut également fabriquer de la gelée de pissenlit, à déguster sur de généreuses tartines…Miam !
Je suis un ami du jardin
Tu l’as certainement remarqué, le pissenlit partage la pelouse avec d’autres adventices. Traditionnellement, les gens ont tendance à le considérer comme une « mauvaise herbe » (la Nature a-t-elle déjà créé quelque chose d’inutile ?), et ils vont la désherber de manière naturelle ou chimique…
Pourtant, comme toutes les plantes qui poussent spontanément sur une zone cultivée, ou du moins, gérée par l’Homme, cette fleur est un bio-indicateur. Souviens-toi, j’évoquais cette faculté à propos du pourpier ! En ce qui concerne le pissenlit, sa présence indique un engorgement du sol en matière organique, un blocage par le froid et un compactage du sol. En tout cas, c’est un bon indicateur de sol riche, comme celui des prairies.

Source : mamanbouh.com
Dans le jardin, le pissenlit est une excellente plante-hôte pour les insectes pollinisateurs. Il fournit du pollen aux coccinelles, syrphes, et acariens prédateurs. Il est aussi butiné par les abeilles, ce qui pourrait faire de la concurrence aux arbres fruitiers voisins. Enfin, au potager, le pissenlit fait une belle association avec l’ail, et le protégera d’éventuelles attaques.
Comme le dit l’adage : « on mangera le pissenlit par la racine », mais pas que…!
Lula